Okuno-in manto kuyo-e

L'Okuno-in est un immense cimetière, où sont enterrées des personnes qui ont marqué l'histoire du Japon. On y trouve donc des tombes de célèbres samourais, des personnalités, des artistes, des familles de riches commercants, mais aussi une foule d'anonymes. Le cimetière contient en effet plus de 200 000 tombes. Il se situe en plein coeur d'une forêt de cèdres et garde encore de nos jours un caractère sacré. On y pénètre donc avec beaucoup de respect. Il s'étend sur plus de 2 kms de longueur, et tout au bout, se situe le Toro-do, un mausolée, qui contient 11 000 lanternes, qui brûlent nuit et jour. Les plus vieilles dateraient du XIème siècle et se consumeraient sans discontinuer depuis cette époque. Les moines en sont les garants ! Et c'est donc là que se situe le mausolée de Kukai.

Tous les ans se tient au mois d'aout, l'Okuno-in manto kuyo-e, c'est à dire le festival des bougies. Une fois par an donc, l'ensemble des pélerins et des visiteurs présents sur le site sont conviés à ce festival, qui consiste à illuminer les 2 kms de ce cimetière avec des milliers de bougies, afin de faire redescendre les âmes des défunts vers les temples du Mont Koya. La lumière des bougies les guide vers les habitations. Ce fut un moment magique.









Ces statues avec de petits bavoires rouges sont des statues Jizo, qu'on trouve un peu partout au Japon, au bord des routes et dans les cimetières. Jizo est le protecteur des enfants malades, des femmes enceintes, et des personnes qui souffrent. Dans la religion bouddhiste, il accompagne le défunt dans l'au-delà, surtout les enfants. Le bavoir qu'il porte autour du cou est confectionné et mis en place par une mère qui a perdu son enfant.








Ainsi s'achève notre visite du Mont Koya. A demain pour de nouvelles aventures !

Comments

[Jean]

Ce qui me marque le plus, c'est la facilité avec laquelle vous avez pu vous mêler tout au long de votre séjour aux fêtes traditionnelles japonaises et y participer. Car tu ne parles pas japonais me semble-t-il, et les croyances sur lesquelles elles reposent ne nous sont pas familières. C'est particulièrement vrai ici.

[Diddu]

Et bien c'est justement ça qui est remarquable : cette facilité qu'ont les japonais à communiquer et à nous faire participer. On est immergé avec eux dans leur culture et dans leurs traditions.
Bien entendu, de petits dépliants ou des affiches existent aussi avec des explications en anglais.

[Heracle]

C'est très chouette. Tu as l'air d'avoir passé un bon moment, ça devait être magique.

[Superloque]

Ces fêtes sont jolies d'abord visuellement, mais aussi dans leurs origines, guider les esprits, je trouve ça vraiment poétique. Et ils arrivent à rendre festif quelque chose d'aussi triste que la mort, c'est pas vraiment le cas de notre Toussaint...
Les enfants sur la dernière photo sont très mignons. Les petites filles ont l'air très malignes, on dirait qu'elles parlent de toi !

[Diddu]

Tu as tout à fait raison. La mort n'est pas un sujet triste au Japon, mais au contraire un évènement célebré et fêté lors de l'O-bon à la mi-juillet dans tout le pays et plus particulièrement à
Kyoto. Au Mont Koya, c'est donc à la mi-aout que la mort est fêtée, et j'ai moi aussi trouvé la signification de ce festival des bougies très belle.
Sinon, pour les 2 dernières photos, je ne parle pas japonais en dehors de quelques mots courants ou passe-partout, mais parfois quelques gestes et sourires permettent d'entrer en contact, et c'est
effectivement ce qui s'est passé.

[Asca]

Ça en fait des bougies oO
Ils ont d'étranges coutumes les japonais, même si c'est lié à la religion, mais ça n'en reste pas moins magnifique.
Qui est-ce qui maintient les lanternes allumées au Toro-do ?

[Diddu]

Ce sont les moines qui ont cette responsabilité.