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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 15:33
Aujourd'hui débute une nouvelle série d'articles consacrée au décryptage des références culturelles nippones dans le jeu vidéo Ōkami. Cette fois-ci, je vais m'intéresser plus particulièrement aux Yōkai, ces êtres fantastiques, souvent étranges, qui constituent le bestiaire traditionnel japonais.


Yōkai signifie littéralement en japonais "Monstre / démon étrange". A la base de la religion shintoïste japonaise, il y a l'animisme, cette croyance en un esprit ou une force vitale derrière chaque élément de la nature : les humains, les animaux, mais aussi les végétaux, le vent, une cascade d'eau, une pierre, etc...
Les Yōkai auraient été inventés par les Aïnous, le premier peuple indigène ayant vécu au Japon. Ces monstres destinés à faire peur servaient aussi à imposer une certaine forme d'autorité. Il fallait se plier aux règles de vie de cette société primitive, sans quoi on risquait de fâcher les Yōkai et provoquer de grands malheurs. La croyance en ces démons a perduré pendant des siècles, jusqu'à l'ouverture de l'archipel au XIXème siècle. Les Yōkai ont alors été relégués au rang de simples superstitions. Mais depuis le XXème siècle, on note au Japon un regain d'intérêt pour ces monstres, et en l'animisme de manière plus générale.


L'animisme n'est pas propre au shintoïsme japonais, on le retrouve aussi derrière d'autres religions, à commencer par le chamanisme africain.

Dans le shintoïsme japonais cependant, cette personnification de chaque chose de la nature a engendré tout un tas de dieux, d'esprits ou d'êtres surnaturels. Ainsi, il y a un dieu de la guerre (Hachiman), une princesse des fleurs (Sakuya), un dieu des orages et des tempêtes (Susanoo), sans oublier la divinité principale, Amaterasu, la déesse du soleil. Le jeu vidéo Ōkami fait de très nombreuses références au shintoïsme et à ses divinités, en tournant même certaines en dérision, comme c'est le cas par exemple des dieux du pinceau céleste. Mais il puise aussi abondamment dans le bestiaire tradionnel japonais que sont les Yōkai, comme nous allons le voir avec les articles qui suivent :

- Les démons mineurs
- Les statues de gardien
- Les Namahage
- Les guerriers d'argile
- L'ogre des forêts
- La chimère
- Le revenant des neiges
- Le poisson du chagrin
- Tengu
- Ubume
- Les roues démoniaques
- Les miroirs démoniaques
- Les esprits faucheurs
- Ichiro, Jiro et Saburo
- Le cyclope bleu
- Oni et sa place dans le folklore traditionnel
- Le taureau démon
- Dogu
- Cadenas Obake
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28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 15:33
Se rendre au Japon et ne pas passer à Akihabara aurait été une hérésie. Et pourtant, je dois avouer qu'après tout ce qu'on m'avait dit de ce que quartier, je fut finalement un peu décu. Certes, c'est gigantesque, l'ambiance y est démente, surtout le dimanche lorsque la rue principale (la Chuo dori, dans le prolongement direct de Ginza) est fermée à la circulation et envahie par les piétons et les groupes de musiciens amateurs (qui se font d'ailleurs déloger par la police, et reviennent 5 minutes après !). Mais en matière de jeu vidéo, ce n'est pas si extra-ordinaire que cela. On y trouve bien sûr des magasins de nouveautés, des magasins oldies, de bons magasins de produits dérivés (figurines, peluches, artbooks, CD, etc). Mais le quartier est aussi envahi par de l'électronique / informatique / électroménager bien moins aguichant. Et puis, nous n'avons jamais trouvé Super Potatoes, le magasin qu'il ne faut pas louper parait-il. Il est sans doute caché dans une perpendiculaire.

Petite précision, les photos prises dans les magasins ont été en quelque sorte "volées" puisqu'il est strictement interdit de prendre des photos à l'intérieur. Il faut donc se faire discret !

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Enfin, arrêt obligatoire dans un café-crêpe !

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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 16:15
Nous n'avons fait que traverser le parc Yoyogi. Il s'agit, une fois n'est pas coutume, d'un véritable "poumon vert" à l'intérieur de la ville. Le quartier a été profondemment remanié lors des jeux olympiques de Tokyo en 1964, puisqu'il fut le lieu d'installation du stade olympique et du village des athlètes. Aujourd'hui, c'est surtout devenu le lieu des joggeurs, des adeptes de streching et de yoga en plein air, des pratiquants d'arts martiaux, des musicides pique-niques le dimanche en famille, et des rassemblements de cosplayers, gothiques et autres lolitas.

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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 15:25
Ginza est le quartier du luxe de la capitale nippone. On y trouve des grands magasins, des maisons de haute couture, des bijouteries, des magasins de mode, mais aussi des showrooms, ces espaces où les grands groupes exposent au public leurs modèles de luxe ou leurs prototypes. Les plus grands groupes japonais y ont donc pignon sur rue : Nissan, Toyota, Sony, Panasonic, etc... Mais les entreprises occidentales sont aussi très présentes, et on trouve notamment beaucoup d'enseignes francaises. Notre pays a une image encore très attachée au luxe. Dior, Chanel, Louis Vuiton, Cartier, Le printemps, etc...

Initialement, Ginza était un quartier marécageux d'Edo, l'ancien nom de Tōkyō. Lorsque les marchands commencèrent à affluer vers le nouveau centre économique du pays, ils entreprirent d'assainir ce quartier pour en faire un centre d'affaire. Ainsi, dès sa création au XVIIème siècle, Ginza eu cette vocation de capitale marchande plutôt luxueuse. D'ailleurs, le mot Ginza signifie "Le lieu où l'on frappe la monnaie".

La principale artère de Ginza se nomme la Chuo-dori, que les japonais appèlent "les champs élysées japonais". Mais hormis la largeur de la voie, aucun risque de confusion entre Paris et Tōkyō. Nous sommes bien en plein coeur de la capitale japonaise, avec ses immenses gratte-ciels, beaucoup de béton, et très peu d'arbres. Cette impression est encore plus nette à la nuit tombée, lorsque les néons prennent le dessus et écrasent toute l'architecture des bâtiments.

Petite promenade nocturne dans Ginza, de la Chuo-dori aux building Wako, en passant par quelques sièges sociaux de grands enseignes et l'aquarium géant installé au pied du Sony Building, magnifiquement mis en lumière la nuit :


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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 15:38
Le village de Ponkotan est le lieu de résidence du peuple Koropokkuru dans Ōkami. Dans la religion Aïnoue, Ponkotan est un mot qui signifie petit village. Et c'est bien de cela qu'il s'agit. Les Koropokkurus habitent dans une souche d'arbre, située au centre de la clairière de la grande forêt de Yoshipetai. Le maillet porte-bonheur est nécessaire pour y pénétrer, et ce, afin de réduire la taille d'Amaterasu.


Issun est originaire de Ponkotan. Mais il refuse d'y retourner et d'accompagner Amaterasu lorsque celle-ci s'y rend. Il refuse d'endosser le rôle qui est le sien et qui lui a été confié par son grand-père Isshaku. Isshaku est le plus vieux Koropokkuru encore en vie. C'est le chef du village de Ponkotan. Il fut le sixième envoyé céleste aux côtés de Shiranui il y a 100 ans. C'est lui qui a rédigé le guide du voyageur qu'Amaterasu reconstitue tout au long de son périple. Il continue ainsi par ce biais à transmettre son savoir à la jeune génération. Toujours dans cette optique, il a voulu former son petit-fils, Issun aux fonctions d'envoyé céleste. Mais ce dernier refusa de lui succéder et de prendre ses responsabilités. Il préfera fuir son village natal. Isshaku était surnommé l'artiste itinérant. Issun, lui, s'est auto-proclamé l'artiste errant.


Myiabi est une autre Koropokkuru habitant à Ponkotan. Hormis les envoyés célestes, aucun Koropokkuru n'a l'habitude de sortir du village. Le monde extérieur est gigantesque pour eux, et plein de danger. Miyabi est pourtant une exception. Cette jeune Koropokkuru n'a pas froid aux yeux, et entretient d'ailleurs une relation affective particulière avec Issun.


Gengo est un Koropokkuru marchand.  Enfin, grand-mère Tampon excelle dans l'art tout japonais des tampons. Il faut savoir qu'au Japon, on ne signe que rarement ses documents officiels. Chaque japonais possède son propre tampon qu'il appose en guise de signature. Grand-mère Tampon propose à Amaterasu de lui confectionner son propre tampon. Puis, elle s'enferme dans son atelier et débute son labeur. Dès cet instant, il ne sera plus possible de la déranger. Ce n'est qu'après les crédits du jeu qu'elle montre sa réalisation, à l'image du motif choisit par Amaterasu lors de son passage à Ponkotan. La séquence de fin ayant été supprimée dans la version Wii du jeu pour des questions de droit, cette scène ne figure plus dans le jeu.

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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 15:26
Les Koropokkurus sont un peuple de petite taille vivant dans les arbres et sous les feuilles dans la religion Aïnoue. Ce sont des esprits Kamuis végétaux. Ils vivent cachés des hommes, ce qui explique qu'on n'en croise quasiment jamais. Leur taille de lutin les aide aussi à passer inaperçus. Cependant, lorsqu'un voyageur s'égare dans leur forêt, ils l'aident à retrouver son chemin. Très attachés à leur milieu naturel, ils protègent la végétation.


Dans Ōkami, les Koropokkurus vivent dans le village de Ponkotan, qui est en réalité une souche d'arbre au centre d'une clairière de la grande forêt de Yoshipetai. Leur rôle dans le jeu est crucial, puisque c'est de ce peuple que sont originaires les envoyés célestes qui accompagnent les dieux, et notamment Amaterasu. Tout comme l'ensemble des Koropokkurus, l'envoyé céleste fait preuve de grands talents artistiques. Mais plus que tout autre, celui-ci doit maitriser son art, puisque son rôle ultime est d'utiliser les techniques du pinceau céleste pour prouver au monde que les dieux existent. Ainsi, lorsque les esprits maléfiques plongent le Nippon dans les ténèbres, l'envoyé céleste débute son périple, et redonne foi aux habitants. Car ce n'est que lorsque le peuple croit en ses dieux que ces derniers ont suffisamment de force et de légitimité pour s'opposer aux monstres.


Ōkami nous présente deux générations d'envoyés célestes. Le premier d'entre eux est Isshaku et fut le partenaire de Shiranui, une centaine d'années avant les évènements qui nous sont contés dans le jeu. Le second n'est autre qu'Issun, son petit-fils, qui est le compagnon de voyage d'Amaterasu.


Un autre jeu vidéo célèbre et assez proche d'Ōkami fait référence aux Koropokkurus. Il s'agit de la série The Legend of Zelda, dans son épisode The Wind Waker sur Nintendo Game Cube. Dans ce jeu, les Korropokkurus se nomment plus simplement les Korogus. Ils emprutent eux aussi toutes les caractéristiques des Koropokkurus tels qu'ils apparaissent dans les légendes Aïnoues : un petit peuple végétal, artiste dans l'âme, vivant dans une souche d'arbre, au coeur d'une grande forêt, et ayant pour mission de protéger (et même d'agrandir) cette forêt dont ils sont les esprits protecteurs.



 

 

 

 

 

 

 

Dans ce jeu, il semblerait que les Korogus soient les descendants des Kokiris (apparus dans Ocarina of Time), et dont le seul survivant est le sage Fado. Si les Korogus font réference de manière explicite aux Koropokkurus, les Kokiris sont quand à eux une allusion assez évidente au mythe de Peter Pan et de sa colonie d'enfants refusant de grandir. Mais ceci est une autre histoire !

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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 15:37
Okikurumi est l'un des guerriers les plus forts de la tribu des Oina. Il vit de manière un peu marginale par rapport à son peuple. Sa hutte est en effet installée dans les terres gelées de Kamui, et non pas au village avec les autres. Mais il ne vit pas isolé comme un ermite, indifférent au sort de son peuple. C'est même tout le contraire, puisqu'il est systématiquement présent aux côtés des siens à chaque fois que le besoin s'en fait sentir.


Au moment où Amaterasu arrive dans la région de Kamui, celle-ci est en proie à un terrible blizzard qui s'éternise. Okikurumi, en héros, tente de lutter contre ce phénomène climatique qui n'a bien entendu rien de naturel. La situation est d'autant plus critique que l'éclipse d'hiver approche, et que passée cette eclipse, toute la région sera définitivement gelée. Une ancienne prophétie parle de l'épée sacrée Kutoneshirika qui serait capable de briser la glace et d'ouvrir le chemin vers le cieux. Malgré les interdits, Okikurumi s'empare de Kutoneshirika, et affronte le maximum de démons afin de l'éveiller et de révéler son véritable pouvoir. Malheureusement pour lui, il se fourvoye, car ce n'est pas de cette manière que Kutoneshirika libère tout son potentiel. Et Okikurumi ne comprend pas ce qui se passe Il supplie l'épée de lui accorder son pouvoir. Il finit par douter de lui-même, mais ne renonce pas pour autant.

C'est à ce moment qu'Amaterasu arrive dans les terres du nord. Lors de sa première rencontre avec elle, Okikurumi la prend pour un démon, et l'affronte donc en combat singulier. Pour se battre, Okikurumi peut aussi bien garder sa forme humaine que prendre la forme d'un loup bleu. Amaterasu est cependant plus forte que lui, et le contraint au dialogue. Ensemble, ils partent combattre la source du mal de la région au mont Ezofuji, un volcan étaint. Au sommet les attend un affrontement dantesque contre les démons Nechiku et Rechiku. Au cours de ce combat, Okikurumi révèle toute sa grandeur d'âme, son sens du sacrifice et du devoir, son courage sans limite, et ses aptitudes supérieures. Ce faisant, il met de côté son orgueil et sa vanité, et c'est ce fait qui éveille finalement Kutoneshirika.


Après le combat, et une fois Kamui sauvée, il replace Kutoneshirika sur son piedéstral, et sous ses yeux ébahis, la prophétie se réalisé. Le lac gelé fond, une ancienne arche mystique qui gisait au fond refait surface, et le chemin vers les cieux s'ouvre. Mais ceci est une autre histoire.

"Le folklore des terres du nord abonde de récits mettant en scène les histoires d'Okikurumi, l'intrépide aventurier de la tribu des Oina et l'un des héros de la légende d'Amaterasu. C'est l'apanage des personnages célèbres d'être connus de tous sans que personne ne les ai jamais vus. Est-ce un homme accompagné d'un loup, ou bien est-il loup lui-même ?"

 

 

Dans la mythologie Aïnoue, Okikurumi est le kamui (dieu) le plus important. Son nom Aïnou est Ae-oine Kamui ou Aïnu Rakkar, ce qui signifie dans cette langue "père des Aïnous". Il est donc considéré par les AÏnous comme leur premier ancêtre. Ce dieu aurait pour rôle d'enseigner au peuple Aïnou les arts domestiques, la chasse, la pêche, la médecine, les rites religieux, etc... Bref, les besoins vitaux d'un peuple.

 

Lorsque le peuple Aïnou déclina, ces derniers pensèrent qu'Ae-oine Kamui les avait quitté et avait repris le chemin des cieux. Ca ne vous rappelle rien ?
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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 16:30
Les Aïnous sont un peuple primitif vivant au nord du Japon. Ils n'ont pas la même origine ethnique que les japonais. Ils sont considérés comme les premiers habitants du Japon, et vivaient au nord de l'ile d'Honshu, sur Hokkaido, mais aussi dans les iles Kouriles russes. Ce ne sont pas les ancêtres des japonais, qui eux sont les descendants du peuple Wa en provenance de Corée. Les Aïnous et leur culture ont été fortement bousculés lorsque les Wa sont arrivés au Japon. Ainsi, ils se virent repoussés de plus en plus loin vers le nord du pays, puis leurs traditions, leur mode de vie et même leur langue finirent par disparaitre. Leur intégration forçée au peuple japonais a longtemps menacé leur identité, jusqu'à la toute fin du XXème siècle. Depuis peu, leur identité propre comme ethnie est reconnue par le gouvernement japonais.


Ōkami fait plusieurs référénces aux Aïnous et à leurs croyances. Pour commencer, on y retrouve un peuple nommé les Oïnas, qui sont  une référence directe aux Aïnous. Ils vivent au nord du Nippon, dans des terres enneigées, tout comme les Aïnous vivent au nord du Japon. Leur région se nomme Kamui, ce qui est une réference à leur religion, car les dieux des Aïnous sont nommés Kamui. Les Aïnous sont animistes, mais leurs dieux ne sont pas les mêmes que ceux de la relgion shintoïste (qui sont des Kamis, mais la ressemblance n'existe pas lorsqu'on écrit les 2 mots en japonais).


L'une des particularités des Oïnas dans Ōkami est qu'ils peuvent se transformer en chien ou en loup. Ce dernier point me semble être une pure invention des développeurs du jeu, car je n'ai retrouvé aucune notion de la sortie dans la religion aïnoue.  Le représentant le plus célèbre des Aïnous est Okikurumi, à qui l'article suivant est consacré.

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 17:06
Uchide-no-Kozuchi est le maillet magique qui donna à Issun-bōshi une taille normale. Il passe pour être de petite taille et réaliser le voeu de la personne qui en reçevra un coup sur la tête. Son histoire est indissociable de celle du conte d'Issun-bōshi. Il est intéressant de noter qu'on retrouve le même type de récit dans de nombreuses civilisations. Ainsi, l'équivalent français du conte d'Issun-bōshi est celui du petit poucet, et en Allemagne, on raconte celui de Tom Pouce.


Cependant, le conte japonais est le seul à faire intervenir un maillet magique. Dans le conte d'Issun-bōshi, ce maillet se nomme Uchide-no-Kozuchi. Tout comme Issun, il apparait aussi dans Ōkami, mais a l'effet inverse de celui du conte. Il permet en effet à Amaterasu de rapetisser et de se mettre à la taille d'Issun. Dans le jeu, il porte le nom de maillet porte-bonheur.

Ce maillet et sa relation avec la taille des hommes reste célèbre, et il apparait fréquemment dans la culture japonaise. Pour rester dans le domaine des jeux vidéo, on peut citer la série des Final Fantasy, où l'objet qui guérit du statut Mini est un maillet. Ou encore le jeu Secret of Mana, où un objet simplement nommé Maillet permet de grandir ou de rapetisser à loisir. Un ennemi nommé Martofou dans la version française du jeu se bat à l'aide de maillets et change lui aussi la taille des personnages. Enfin, dans Seiken Densetsu 3 (la suite indirecte de Secret of Mana, sortie uniquement au Japon) le même objet se retrouve sous le nom de marteau Chibiko, Chibiko pouvant se traduire par "petit enfant".

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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 15:44


Suite du conte d'Issun-bōshi. Petit rappel de la 1ère partie : Issun-bōshi est un jeune homme qui mesure 3cm. Plutôt intelligent, il a aussi bon coeur et ne rechigne pas au travail. Il s'est fait engager par un riche notable de la capitale et travaille désormais auprès de la fille de ce dernier, comme artiste, poète, peintre, mais aussi samouraï personnel de la jeune fille.

 

La jeune fille aimait se rendre régulièrement au temple pour prier. Elle y allait accompagnée de sa vieille nourrice, mais aussi d'Issun-bōshi. Ce dernier était fier d'être le chevalier servant de la jeune fille. Il promettait qu'il la protègerait si elle se faisait un jour attaquer par des bandits ou des démons.

 

 

Et justement, lors de l'une de ses promenades, la jeune fille fut attaquée par deux Oni. Ceux-ci projettaient de l'enlever, sans doute pour réclamer une rançon à son riche père. Issun-bōshi s'interposa aussitôt. Il dégaina son aiguille de sa paille et mit en garde les deux démons : "Je suis Issun-bōshi, je suis un samouraï, et je ne vous laisserais enlever personne !".

 

Le démon n'avait même pas vu Issun-bōshi immédiatement, mais le repéra lorsque celui-ci se mit à crier. Cependant, il n'avait pas du tout l'air effrayé par les paroles du jeune garçon. Il lui répondit alors : "Tu es certes petit, bonhomme, mais au moins, tu ne manques pas de courage. Tu sais quoi ? Je pense que je vais plutôt manger ton amie. Et toi, tu me feras un très bon apéritif". Aussitôt dit, aussitôt fait, il attrapa Issun-bōshi et l'avala tout cru.

 

Issun-bōshi se retrouva ainsi dans l'estomac de la bête, mais n'avait rien perdu de sa fougue ni de son courage. Il dégaina son aiguille et se mit à taillader l'estomac de l'Oni. Celui-ci souffrait atrocement, et Issun-bōshi continua à donner des coups de plus belle. C'était son premier vrai combat. Il voulait montrer à tout le monde qu'il était capable de se battre, mais aussi d'assurer la sécurité de sa jeune amie. C'était pour cette raison qu'il s'était fait embaucher après tout. Ce n'était donc le moment de décevoir, et il n'allait pas s'avouer vaincu simplement parce qu'il s'était fait avaler !

Et ses efforts étaient en train de payer. Issun-bōshi sentait qu'il était en train de gagner son combat. Il redoubla d'ardeur. Puis, il gravit doucement l'oesophage du monstre, toujours à l'aide de son aiguille. Il s'en servait comme d'un pieu. Sa progression était lente, mais régulière. L'Oni souffrait terriblement, et il finit bientôt par recracher Issun-bōshi. Il tenta alors de prendre la fuite. Mais Issun-bōshi lui barrait la route, et l'Oni n'osait plus s'opposer au jeune homme. Pas peu fier de lui, Issun-bōshi s'attaqua alors au deuxième monstre. Il était désormais plein d'ardeur, et toujours aussi confiant en lui-même. Il ne craignait pas l'affrontement, et savait aussi que son amie le regardait.

Mais le deuxième Oni  l'écrasa dans sa main d'un seul coup. Cependant, Issun-bōshi était tellement petit qu'il s'était glissé dans une cavité de la paume de la main de l'Oni. Il réussit à s'en extraire, et sauta sur le visage de son adversaire. Il planta alors son aiguille dans son oeil. Hurlant de douleur, l'Oni s'avoua lui aussi vaincu. Les deux démons prièrent Issun-bōshi de leur accorder grâce. Issun-bōshi accepta, à condition qu'ils promettent de ne plus faire de mal. Les Oni acceptèrent, et offrirent comme remerciement un maillet magique.

 

Ce maillet n'était pas ordinaire. Il s'agissait du légendaire Uchide-no-Kozuchi. Ce dernier a le pouvoir de réaliser n'importe quel voeu. Il suffit de fermer les yeux, et qu'une personne l'agite au-dessus de la tête.

La jeune fille agita alors le maillet au-dessus d'Issun-bōshi, et son voeu se réalisa instantanément. Il grandi d'un coup et acquis en une fraction de seconde la taille d'un adolescent de son âge. Il se retrouva vêtu de beaux habits comme un samouraï. Son aiguille était devenue une fière épée, rangée dans un luxueux fourreau.



De retour chez la jeune fille, celle-ci s'empressa de raconter à son père l'étrange histoire qui venait de leur arriver, et lui présenta Issun-bōshi sous sa taille adulte. Le père remercia de tout son coeur Issun-bōshi et lui proposa immédiatement la main de sa fille unique. Il lui demanda aussi s'il voulait changer de nom maintenant qu'il n'était plus un garçon mesurant 3 centimètres. Mais Issun-bōshi lui répondit qu'il aimait bien son nom, et qu'il souhaitait le garder. Il épousa la jeune fille, fit venir ses parents auprès d'eux et se montra un homme bon et courageux toute sa vie durant.
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